Plantes mutées : un débat à ouvrir

Alors que le débat est permanent sur la durabilité de l'agriculture, certains veulent répondre à une question politique par une trituration accélérée du génome du tournesol.

 

ogm logoMême si les moyens d'obtention sont différents entre les OGM et les plantes mutées, la directive européenne 2001/18 du 12 mars 2001 les classe bien sous la même définition.  Mais  la mutagénèse se trouve opportunément  exclue du champ d'application de la réglementation européenne sur les OGM. Les plantes mutées peuvent donc être commercialisées sans aucune évaluation préalable, ni traçabilité. Les firmes présentent ces variétés, tolérantes aux  herbicides détruisant l'ambroisie, comme des variétés « classiques ». Les risques environnementaux liés à la propagation des pollens, aux croisements, ainsi qu'à l'usage accru de pesticides et  à l'augmentation de résistance  restent les mêmes. Qui croira que le règlement du problème de l'ambroisie sera solutionné grâce à un tournesol muté, alors que  l'INRA révèle  que l'ambroisie a déjà développé des résistances à ces herbicides sur de très grandes surfaces dans plusieurs Etats américains !

 

Ce  nouvel accaparement des semences par quelques multinationales agro chimiques est inadmissible quand  l'heure est à leur réappropriation par les paysans. Malgré de  nombreuses sollicitations de  la part de  la Confédération Paysanne de  Rhône-Alpes, la Coopérative Agricole de la  Dauphinoise, distributeur de semences de plantes mutées a toujours refusé le dialogue. C'est donc bien l'omerta sur les plantes mutées qui a conduit des faucheurs volontaires à agir pour enfin poser le débat. La Confédération Paysanne de Rhône-Alpes considère qu'il  faut arrêter de mentir aux agriculteurs sur la nature de ces semences et qu'un vrai débat, sain et constructif s'instaure

 

C'est pour cette raison qu'elle participera au débat contradictoire organisé par le Conseil Régional de Rhône-Alpes et l'association Rés'OGM Info  le 21 septembre.  Elle invite vivement les agriculteurs et les citoyens à s'y rendre pour se faire leur propre avis sur le sujet.